1+1 = 2 : témoignages de Shayan et sa maman sur l’importance du numéro d’urgence

Emergency centres 112
Information campaign
Sa maman lui avait appris le numéro 112 à l’aide d’un moyen mnémotechnique simple : 1+1 = 2. En 2015, Shayan appelait le 112 pour sauver sa maman. Il est devenu le symbole de la campagne KIDS 112 de la Direction générale de la Sécurité civile. Plusieurs années après, nous donnons à nouveau la parole à Shayan et sa maman.
Shayan et Lindsay

 

Bonjour Shayan ! Bonjour Lindsay ! Faisons connaissance. Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ?

Je m'appelle Shayan Weber. J'ai 13 ans, je suis en deuxième secondaire et je vis en Belgique, à SPA.
Et moi, c'est Lindsay Weber. J'ai 37 ans bientôt. J'habite aussi à SPA et je suis sa maman.

 

Peux-tu nous expliquer ce qu'il s'est passé en 2015 lorsque tu as appelé le 112, alors que tu avais 6 ans ?

On était devant l'appartement et il y a eu une dispute avec une personne et maman est tombée. On a dû la relever. Ensuite, je suis allé dans ma salle de jeux pour jouer et d'habitude, maman allume la télé pour mettre un fonds sonore. Cette fois-ci elle ne l'a pas allumée donc j'ai dû le lui demander. Ça m'a paru bizarre. Et là, je l’ai vue en train de faire une crise de tétanie il me semble. J’ai pris le téléphone et j'ai composé le numéro 112. J'ai expliqué la situation, où j'étais plus précisément, j'ai dit mon nom et commmuniqué l'adresse.

Comment s'est passé l'échange que tu as eu avec l’opérateur ?

Ça s'est plutôt bien passé mais au début j'avais l'impression qu'il pensait que c'était une blague. Mais avec le temps, ça se voyait qu'il avait directement compris. 

Tu avais seulement 6 ans. Comment connaissais-tu le 112 ?

Shayan : C'était grâce à une technique que maman m'a apprise : 1 plus 1 égal 2. 

Lindsay : Je le lui ai appris. J'ai toujours essayé, depuis qu’il est tout petit, de lui enseigner comment traverser la route et quoi faire en cas de souci. 
Je le fais toujours à l'heure actuelle. Tous les matins, je lui dis de ne pas parler aux inconnus, de faire attention en traversant et je lui rappelle notre nouvelle adresse.

Comment as-tu réussi à garder ton sang-froid ?

Shayan : Je me suis dit, Ok, c'est une situation où on est pas en train de jouer. Maman m'a une fois fait un entraînement. Mais ce n’était pas dans le même contexte, j'étais plus petit, j'avais oublié ça. J'ai pris le téléphone directement, sans trop réfléchir dans le sens où je devais faire seulement ça et pas autre chose.

Entre le moment où tu as appelé et le moment où ils sont intervenus, combien de temps s’est écoulé ? 

Shayan : Alors je ne m'en souviens pas réellement, mais je dirais 5 minutes grand max. 

Lindsay : Et ils ne sont pas loin, je ne sais pas si c’était ceux de Spa qui sont venus mais la caserne n’est vraiment pas loin et les ambulanciers non plus. Mais j'ai eu l'impression que ça a été rapide.

Et pendant ces 5 minuntes, qu'as-tu fait ? 

Shayan : Je suis resté avec l'opérateur. Il m’a demandé de trouver un sachet pour la faire respirer, la mettre dans un certain sens. Pendant ces 5 minutes, je devais rester avec l'opérateur. 

Et c'est lui qui te guidait, qui te disait ce qu’il fallait faire ?

Shayan : Ce n'était pas trop difficile. 

Si tu devais parler du numéro 112 à tes copains, si tu devais leur donner des conseils, qu'est-ce que tu leur dirais ?

Shayan : Ne pas faire n'importe quoi, il ne faut pas appeler pour commander une pizza ! Il faut être très sérieux et vraiment n’utiliser le numéro qu’en cas de problèmes graves et pas pour une petite égratignure.

L'année après l'incident, vous avez été invités à Prague pour recevoir un prix. Comment est-ce que tu as vécu ça ?

Shayan : C'était magnifique. Je m'en souviendrai toujours. Je voudrais bien y retourner. J'ai adoré, vraiment adoré !

Lindsay : Tu étais aussi plus petit. En fait, c'était le plus petit et tout le monde venait vers lui. On a même retrouvé des photos sur des comptesTwitter de Turquie et de Tchéquie. C'est vraiment des supers souvenirs. Je pense qu'il n'oubliera pas.

Vous aviez fait un malaise quand votre fils a appelé. Comment allez-vous aujourd’hui, Lindsay ?

Lindsay : Ma crise était due à beaucoup d'énervement et forcément un mal-être interne. Il m'a fallu quelques jours pour récupérer mentalement mais cela ne m'a pas posé un problème physique par contre.

Comment a évolué votre vie entre 2015 et aujourd’hui ?

Lindsay : On est revenu de Prague en avril et en juin, on déménageait. Nous sommes désormais dans un duplex où on se plaît. Avec une chouette voisine qui aime bien lui faire des bons petits plats.
Donc à ce niveau-là, on s'en sort bien. Le seul point négatif c'est ma santé à moi. Mais hormis cela, ça va bien.

Shayan, tu sais que la campagne de promotion Kids 112 est basée sur ton appel ?

Freddy et sa maman

Shayan : Oui, oui, on a vu ça. Le car venait à l'école et ils avaient expliqué ça. Ils sont venus dans notre école en premier. Ils ont expliqué que le petit film était basé sur mon histoire. Même le personnage qu'ils avaient fait. On l’a nommé Freddy. C’était marrant parce que c'est vrai qu’il me ressemblait fort. Il y a même un journal qui a mis ma photo et Freddy à côté. C'était vraiment ressemblant.

Ça doit faire bizarre, de se retrouver comme ça tout d'un coup sous la lumière des projecteurs ?

Lindsay : Oui, ça me fait quand même bizarre surtout quand des gens viennent vers lui pour lui dire : “Ah oui ! Mais, je me souviens de toi”. Une vieille dame dans un magasin est même venue vers nous en disant : « C’est toi ! »

Comment tu gères ta nouvelle notoriété alors ? Tu signes des autographes ?

Shayan : Non !

Si nous faisions une nouvelle campagne, tu serais intéressé de voir le film ou de le commenter ?

Shayan : Oui !

Avec du recul, est-ce que tu aurais fait quelque chose autrement ? 

Shayan : Je ne pense pas. A part si j’avais su à l’avance qu’il fallait aller chercher le sac directement dans la cuisine. Parce que j’ai mis du temps à en trouver un.

Qu'est-ce que tu donnerais comme petit truc aux enfants pour qu'ils aient le déclic d’appeler le 112 en cas d'urgence ?

Shayan : Vérifier que tout va bien ou placer des objets utiles, comme le sac, à un endroit précis. Et ne pas paniquer. Je sais que c'est compliqué de ne pas paniquer mais il faut essayer de se dire : je sais quoi faire, ça va aller.

Tu proposerais aux enfants de ton âge de dire à leurs parents d'apprendre les gestes qui sauvent, comme ta maman l'a fait avec toi ?

Shayan : Oui, c'est ça. Un exercice peut aider. Mais je ne pensais pas qu'on allait devoir s'en servir plus tard.

Lindsay : C'était vraiment dans le but de voir ce qu'il ferait si un jour ça arrivait.

Est-ce que tu as déjà une idée de que tu voudrais faire plus tard ?

Comme métier, faire de l'animation mais numérique.