Campagne « condition physique » : tout pompier doit être en mesure de ramener son collègue si une intervention tourne mal
Gilles Degallaix, Caporal chez les pompiers de Bruxelles et meilleur homme du feu lors du dernier World Fire Games, se livre sur sa passion pour le sport et pour son métier.
Gilles Degallaix, en bref :
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- Pourquoi est-ce important d’être en bonne condition physique pour exercer le métier de pompier ?
Tout d’abord, pour éviter de nous blesser lors d’un départ en intervention. La plupart du temps, nous partons à froid et nous devons nous préparer très rapidement pour nous rendre sur place. Ensuite, parce que le métier de pompier exige de réaliser des efforts importants. C’est le cas par exemple lorsque nous devons déplacer un patient de plus de 100 kilos ou que nous devons accéder au 10ème étage d’un appartement avec 30 kilos de matériel sur nous. Si vous êtes en forme, l'effort est tout à fait gérable.
- Quelles sont les épreuves physiques auxquelles vous avez dû satisfaire pour devenir pompier ?
Lorsque j’ai rejoint les pompiers, le test physique était composé de 45 abdos, d’un exercice de maintien en traction pendant 50 secondes, d’un saut à pieds joints sur une distance de 2 mètres 20, d’une montée sur une échelle de 30 mètres et d’un parcours de 2400 mètres en course à pieds. Les épreuves sont généralement annoncées 6 mois à l’avance. J'ai trouvé ça très facile parce qu’à l’époque je m’entrainais énormément. Sans entraînements, c’est une autre histoire.
- Votre zone de secours accorde-t-elle de l’attention à la condition physique ?
Nous avons une nouvelle salle de sport très bien équipée (cross-fit, cardio, exercices musculaires...) depuis deux ans et demi et une heure de sport obligatoire est prévue chaque jour. Passé 18 heures, nous avons quartier libre et nous pouvons utiliser les installations sportives.
- Vous considérez-vous comme un exemple ?
Les chefs ont un rôle d’exemple selon moi. Si ils ne sont pas en bonne forme, il peuvent difficilement demander à leurs équipes de prendre soin de leur condition physique. Personnellement, je montre que c'est possible mais je ne demande pas à mes collègues qu’ils atteignent le même niveau que moi. Ils peuvent par exemple réaliser le même type d’exercice mais avec des poids plus légers. En intervention classique, tout pompier doit être capable de ramener son collègue si l’intervention prend une mauvaise tournure.
- Trouvez-vous que la compétition est importante ?
La compétition et la formation suscitent de la motivation. Personnellement, j’ai appris beaucoup de choses en très peu de temps. Les personnes qui participent à des compétitions gèrent mieux le stress pendant une intervention, cela se voit. Cela permet également d’apporter de nouvelles compétences ou d’appliquer de nouvelles techniques lors d’interventions.
- La campagne de sensibilisation a été lancée début novembre. Avez-vous des suggestions pour souligner l’importance d’entretenir sa condition physique ?
Comme je l’ai dit, les responsables ont un rôle d’exemple. Les pompiers opérationnels qui ont une certaine condition physique peuvent également montrer l'exemple, qu'ils soient jeunes ou moins jeunes.
- Avez-vous encore des défis sportifs ?
J’aimerais participer à la prochaine édition des World Fire Games qui se dérouleront à Rotterdam l’an prochain et je participe régulièrement à des compétitions de golf en ce moment. Tout le monde peut s’y affronter, quel que soit le niveau. Seulement, un golfeur confirmé aura un handicap plus élevé qu’un débutant. Cela vous permet de vous améliorer en jouant contre plus fort que vous.
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